vendredi 1 mai 2009

Prêtres contre instituteurs


Le journal « Le Monde » vient de nous gratifier d'une chronique des plus intéressantes : « Quand le prêtre formera l'instituteur ».

Quoi ? Les valeurs catholiques vont être enseignées dans les IUFM ?

La toute puissante Église catholique de France (4% de pratiquants dits réguliers) va créer des concours de formation de maîtres ? Et prendre la relève du futur-défunt IUFM ?

Las, rien de cela. Nous sommes en pure fiction sur un mode de théorie du complot « Dans la plus grande discrétion ; signé en catimini »... Des secrets et machinations que, grâce à Dieu, l'auteur de l'article nous dévoile.

Le danger, à la base, c'est d'abord Nicolas Sarkozy (il fallait y penser) et avec lui tous ceux qui pensent qu'un enseignement républicain et laïque n'est pas l'unique manière de transmettre des valeurs. Derrière cette pensée perverse, ils promeuvent un enseignement privé et confessionnel pour, en coulisse, torpiller (...) l'éducation nationale.

Un saut logique qui m'échappe conclut à une remise en cause de la loi de séparation de l'Église et de l'État et de son sacro-saint principe de non subvention des cultes par la République.

Sauf erreur, ce principe républicain signifie que constructions d'églises ou processions n'ont pas à être subventionnés par l'État. Mais pour Caroline Fourest, l'enseignement des maths ou du français, dès lors qu'il est dispensé hors Éducation Nationale, c'est également du « culte ». Wow.

Quant au reste de l'article, il ne dit rien d'autre que les impressions de l'auteur, à travers toute une série d'approximations et d'amalgames : un par paragraphe (là, je dis "chapeau") ! Cela vient renforcer l'impression ; l'accord est plus grave qu'il n'y paraît ; l'accord feint ; petite astuce connue des professeurs (du privé pour gonfler les taux de réussite)...

Il se termine par une démonstration éclatante de 3 réalisations qui ont commencé à saper l'Éducation Nationale : un lycée Jean-Paul II, un collège de l'Opus Dei et l'ouverture envisagée de 50 (?) classes privées catholiques dans les quartiers populaires.

Que les 6 millions d'élèves du public se le tiennent pour dit : l'école est en péril.

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