samedi 2 mai 2009

Porcs sains ou porcine ?

Peut-être suis-je un fieffé mécréant, mais il me semble que l'on en fait un peu trop sur la grippe que l'on ne nomme pas (un remake de Voldemort chez Harry Potter, pour ceux qui connaissent leurs classiques).

D'abord, il s'est agi d'une grippe très dangereuse, parce que mutante : elle se transmet du porc à l'homme, et peut être mortelle pour eux (les cochons) comme pour nous les hommes.

Enquêtes et reportages à l'appui, « on » a même réussi à nous dire d'où, très probablement, venait le mal : un petit village près de Mexico, spécialisé dans l'élevage de porcs. Les pauvres (habitants, s'entend).

Et puis voilà que, un soir, France 2, par la voix de David Pujadas, nous informe que l'on ne qualifiera plus cette grippe de mexicaine, parce que cela déplaît aux Mexicains, ni même porcine, parce que les pauvres porcs n'y sont pour rien. Ah bon ! On l'appellera « A ».

Heureusement, le JT de la même chaîne a continué avec ses images au Mexique, ses reportages sur les porcheries près de Mexico, le nombre de malades dans le monde qui avaient de la fièvre et pouvaient donc être atteints par le virus (moins de 200 sur la planète : finalement, l'homme est en assez bonne forme). On a même eu droit à un reportage sur un jeune qui a cru qu'il avait failli avoir la grippe ni mexicaine ni porcine. A la limite de l'insoutenable.

Après l'emballement médiatique (une affaire comme cela, ça donne des « biscuits » : reportages à l'étranger, itv, avis d'experts, etc.) sont arrivés les politiques, pour nous rassurer. Tous les moyens seront mis en oeuvre pour lutter contre le fléau, qui n'est toutefois pas présent sur notre territoire à l'heure où je vous parle (c'était le 30 avril). Et même si rien à voir avec le Mexique, tous les vols en provenance de ce pays bénéficieront d'un traitement particulier.

Entre temps, les Egyptiens en ont profité pour exiger l'abattage des porcs (élevés par des chrétiens), le nombre de victimes s'est maintenu à moins de dix (dont un bébé de 23 mois, ce qui est dur), et l'an prochain, de nouveau, vous, moi et des millions d'individus attraperont la grippe, et 600 000 personnes en mourront, dans l'indifférence médiatico-politique la plus grande.

Pas d'urgence pour les masques : c'est plutôt une bonne nouvelle.

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